Les Plaisirs Du Bureau… Une Suite.

L’amour au bureau, un classique dans la vie…

Mais il y a des variantes. Avez-vous lu « Les plaisirs du bureau » de Micky ? Non ? Aller vite lire son récit avant de continuer ici.

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Corinne trompe son mari Christophe avec son patron Ludovic. Sa femme, fille du PDG de l’entreprise où ils travaillent, en est informée.
Ludovic doit choisir entre sa femme et sa maîtresse. Il n’hésite pas.

Corinne est mutée dans une filiale à Toulouse avec tout de même une promotion puisqu'elle en devint directrice adjointe.

Sous couvert d'un déplacement professionnel, Ludovic rendit visite à cette filiale avec la complicité du directeur du lieu, qui comprit très vite que son avenir était subordonné à son silence.

Et c'est tout naturellement qu'aux alentours de 19h, une fois tout le personnel parti, Corinne fermait son bureau à clé où Ludovic venait d'entrer.

Christophe, toujours confiant en la fidélité de son épouse, ne savait rien de son infortune.

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CHRISTOPHE

Corine vient d’avoir une promotion. Je suis fier de ma femme, elle a su gravir les échelons grâce à son travail et à son intelligence. Il faut savoir saisir sa chance, une telle opportunité ne se présente pas tous les jours, même si cela nécessite quelques sacrifices.

Elle est partie rapidement rejoindre son nouveau poste. Étant dans l’administration, il me faudra attendre quelques mois pour obtenir ma mutation pour Toulouse. Notre fille Lucie pourra ainsi terminer son année scolaire au collège.
Nous prévoyons de déménager définitivement l’été prochain, après avoir mis notre appartement parisien en location.

Une maison appartenant à l’entreprise nous a été affectée. J’accompagne ma femme quelques jours pour aider à son installation, laissant notre fille à mes parents.

La nuit fut torride, enfin les deux nuits.


Nous avons d’abord essayé le petit restaurant au pied de l’immeuble, impatient de nous retrouver tous les deux dans ce nouvel appartement.

Après nous être embrassés avec fougue sur le canapé, débarrassés de tous nos vêtements, je la porte sur notre lit comme un jeune marié.

Délaissant mes lèvres, elle me dépose des petits baisers sur tout le corps, jusqu’à ma queue qu’elle prend dans sa bouche entamant un long va-et-vient, je ferme les yeux pour jouir dans sa bouche. Elle avale en se léchant les lèvres, avec des yeux langoureux, comme pour s’excuser :
« - Tu vas tellement me manquer mon chéri, il faut que je prenne de l’avance pour tenir jusqu’à la semaine prochaine.

De suite, j’investi sa chatte à l’invitation de ses cuisses largement écartées. Alors que je la baise consciencieusement tout en lui pelotant les seins, son sourire radieux m’incite à une autre approche. Je la retourne. Elle se cambre me présentant ses fesses. A genoux derrière elle, je lèche ses lèvres et passe ma langue dans son sillon. La caressant de ma queue qui n’a pas débandé, je la prends à nouveau dans la chatte tout en lui titillant son petit trou du bout des doigts.
Elle n’a pas l’habitude, doucement je lui demande :
« - Par là tu veux bien ?
« - Vas-y mon chéri, avec toi tout est bon. Fais ce que tu veux, je t’aime. Je suis à toi, toute à toi.

Elle est prête. Sans hésiter, je l’encule, m’enfonçant lentement entre ses fesses. Après un bref petit cri, je l’entends feuler, sa respiration s’accélère et alors que je me repends dans ses entrailles, elle pousse un cri de plaisir qui aurait pu réveiller toute la maison, heureusement nous sommes seuls.

En allant dans la salle de bain, elle me sourit, j’ose dire reconnaissante. Nous nous endormons dans les bras l’un de l’autre.
Sa bouche me réveille, ses lèvres fermées sur mon érection matinale. Malgré tout le foutre avalé, elle n’hésite pas devant le super petit déjeuner que j’ai préparé.


A regret, je dois partir le dimanche soir, retrouver Lucie qui a école le lendemain matin.

Vivre loin l’un de l’autre ne nous enchante pas, il est décidé que Corinne vienne à Paris tous les week-ends. Elle prend un abonnement à Air France. Et chaque fois que je le pourrais, en m’organisant avec mes RTT, je ferais un saut à Toulouse pour la voir.
Juste pour quelques mois, nous pourrons tenir.

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Notre organisation tient la route. Chaque fois qu’elle est à Paris, Corinne s’occupe beaucoup de notre fille, elles font les magasins ensemble. Je les laisse se retrouver, d’autant qu’une fille de cet âge a besoin des conseils de sa mère.

Nous passons aussi beaucoup de temps au lit. La séparation a boosté sa libido, retrouvant l’enthousiasme de notre jeunesse, quand étudiant nous n’hésitions pas à traverser toute la France pour nous retrouver quelques heures.

Ce week-end, pas de chance, Corinne est retenue à Toulouse, un dossier urgent à finir, si elle vient elle ne pourra pas le terminer. Je serais bien allé la voir, mais elle m’en a dissuadé, elle n’a pas tort, l’aurais-je laissé travailler.

Dimanche calme. Après un dîner en famille chez les parents de Corinne, j’emmène Lucie au cinéma, nous finissons la soirée au Mc Do… petite journée sympa avec ma fille.

Mercredi, Lucie n’a pas cours. La veille, je lui donne l’autorisation d’aller dormir chez sa meilleure copine, elles vont faire les folles, c’est de son âge.

Étant seul, j’avais pensé aller boire un verre avec des amis, mais le cinéma du quartier, un complexe multi salles, passe un film que je veux voir depuis longtemps, c’est l’occasion.

Alors que j’attends tranquillement dans la file devant la salle. Je remarque à côté de moi deux collègues de mon épouse. Elles ne peuvent pas me reconnaître, je ne les ai vues qu’une fois en allant chercher Corinne à son bureau, elle me les avait montrées de loin.


Tout en lisant des SMS sur mon smartphone pour m’occuper, je surprends sans le vouloir des bribes de leur conversation.
« - Avant c’était le soir dans son bureau… Un rituel le mercredi depuis deux mois… oui à Toulouse … toutes les semaines… ça doit lui coûter un bras.

Machinalement, je tends l’oreille.
« - Il s’en fout, tu penses bien que c’est la boîte qui paye.
« - Sûrement… Lundi dernier, il est arrivé tard au bureau, je pense qu’il revenait d’un petit week-end en amoureux, tu devines où.

Je souris en entendant les petits potins de ces commères toujours prêtes à colporter des rumeurs, à dire des méchancetés de leurs voisines.

J’ai une place pas très loin d’elles. Curieux, je peux suivre la suite leur conversation en attendant le début du film.
« - …
« - Si je te disais que jeudi dernier, il a fait un Skype avec elle, ils fêtaient un anniversaire. Leurs 3 ans si j’ai bien entendu.
« - Comment sais-tu tout ça ? C’est vrai, tu es sa secrétaire.
« - Non, son assistante depuis bientôt deux mois. Jeudi je suis rentrée dans son bureau pour lui faire signer le courrier, j’ai vite compris que je dérangeais, j’ai juste entendu quelques mots, je ne suis pas restée longtemps.
« - L’assistante du directeur, Ouah ! Tu as une bonne place, alors toi aussi, promotion canapé ?
« - T’es bête.
« - Dis donc, tu dois en voir de belle, tu es aux premières loges. Hi hi !
« - Chut, le film va commencer.

Elles parlent d’une de leurs collègues, qui cela peut-il être ? Au siège il y a toutes les grandes directions. Corinne n’aime pas les bruits de couloir, elle ne m’a jamais rien dit. S’il le faut, c’est bidon, comme la plupart des ragots colportés devant la machine à café.

Je regarde le film, sans plus me soucier de ces bavardages.

La lumière revenue, en sortant du cinéma, les pipelettes reprennent leur conversation :
« - T’as aimé ?
« - Bof c’est en anglais, je n’y comprends rien et je n’aime pas lire les sous-titres,
« - Pas besoin de parler anglais pour se faire comprendre… tu me comprends.

« - Hi hi !

Préférant les films en VO, et parlant correctement anglais, je ne saisis pas le sens de ce qui les fait rire.

Il fait doux, j’aime flâner la nuit dans les rues presque vides. Je rentre à pied les mains enfoncées dans les poches de mon imper.

Mon esprit revient à la conversation des collègues de Corinne. Je ris tout seul de ces femmes qui n’ont rien d’autres à faire que d’alimenter les rumeurs. Situation assez classique, mais cocasse. Tout de même, un Skype amoureux au bureau, la technique est favorable aux amants.
Ma curiosité est piquée au vif … Soudain, un mot fait tilt dans ma tête « Toulouse », ça justifie le Skype et les déplacements toutes les semaines… Il faudra que j’en parle à Corinne le week-end prochain, elle doit savoir.

Bon, il est tard, vite au lit…demain boulot.

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Toujours lent à trouver le sommeil, je tourne dans ma tête ce que j’ai fait dans la journée, le boulot, Lucie chez sa copine, les images du film de ce soir, les propos des deux collègues de Corinne…Non, comment n’y ai-je pas pensé plus tôt… et si… Impossible… Ma pauvre femme, j’aurais honte de te dire ce qui vient de me passer par la tête… Fatigué, je m’endors.

C’est bien connu, le cerveau travaille pendant le sommeil. Au réveil un mot est gravé dans mon esprit « Toulouse », la coïncidence est trop grande, et le week-end dernier, Corinne n’a pas pu venir à Paris comme prévu.

Avant son départ, j’avais bien entendu quelques rumeurs sur sa nomination, les gens sont tellement jaloux du succès des autres. Je n’y ai jamais prêté attention, ma confiance est totale, aveugle.
Ces rumeurs me reviennent maintenant en mémoire, s’ajoutant au trouble qui m’envahit depuis mon réveil.

Mon esprit cartésien ne peut se contenter de simple doute. Il me faut chercher des preuves. Si je me trompe, je n’oserai même plus la regarder en face.

J’aimerais pouvoir jeter un œil dans son téléphone ou son ordi, malheureusement elle les a avec elle.

Cette pensée commence à m’obséder. Une idée, ses agendas papier bien rangés dans notre bureau, j’y trouverais peut-être un indice.
Hier qu’ont-elles dit ? … « jeudi dernier, ils ont fêté un anniversaire, il y a 3 ans » … je trouve le bon agenda. Bingo, son premier déplacement professionnel à Londres. Elle ne parle pas anglais, je me souviens lui en avoir fait la remarque, mais comme elle était responsable du dossier, ça ne m’avait pas interpellé davantage.

Tout colle, mais insuffisant pour accuser Corinne, ma raison refuse d’y croire… et si ses collègues m’avaient reconnu, et joué un sale tour…Possible. Je pense ça pour me rassurer.

Feuilletant son agenda, je prends conscience que Corinne accompagne souvent son patron en déplacement, je n’y avais jamais trouvé à redire, moi aussi j’ai des déplacements pour mon boulot.

Je ne trouve rien avant ce premier déplacement. Je n’ai pas la mémoire des noms, parfois un visage ne m’est pas inconnu sans savoir à qui il appartient, mais j’ai une mémoire visuelle très forte, concernant les paysages, les monuments, les situations… en fouillant dans ma mémoire, des images me reviennent : je l’avais accompagné à l’aéroport, je suis retourné la chercher.
Dans le parking, alors que je mettais sa valise dans le coffre de notre voiture, elle est allée parler à son patron, son trouble ne m’avait pas surpris sur le moment, mais maintenant j’interprète autrement cette conversation de dernière minute.

J’ai la conviction que Corinne me trompe… d’où sa promotion exceptionnelle.

Il me faut une certitude, nous en parlerons samedi prochain à Paris. Mais il n’est pas trop tard, je sais que Corinne travaille chez elle tous les soirs. Il faut que je l’appelle.

Au téléphone, Corinne est souriante, enjouée, contente de mon appel :
« - Mon chéri, tu ne t’es pas trop ennuyé le week-end dernier.

Je lui raconte notre journée avec Lucie. Elle s’en amuse :
« - Chez mes parents, et un Mc Do. Tu as fait un sacré effort.
« - Et toi ? qu’as-tu fait ?
« - Tu sais bien, ce dossier, je n’ai pas mis les pieds dehors.
« - Tu me manques, j’ai besoin que tu me réchauffes, notre lit est trop grand quand je suis seul.
« - Moi aussi mon chéri tu me manques. Vivement que tu viennes t’installer ici.
« - J’ai une idée, demain c’est mercredi, je peux prendre une journée de RTT, c’est calme en ce moment.
« - …
« - Je saute dans un avion et nous passons la journée ensemble, Je rentrerais par le premier avion jeudi matin. Tu pourras bien te libérer et pas finir trop tard.

Corinne bafouille, se trouble :
« - Mon chéri ça va te faire beaucoup de fatigue, et à la dernière minute le billet sera hors de prix… As-tu pensé à Lucie ?
« - Lucie ira chez une amie, je suis certain que ça lui plaira, et plaie d’argent n’est pas mortelle.
« - Comme tu veux mon amour, nous aurons une nuit pour nous, je te ferrais plein de bisous partout.
« - Je m’y vois déjà.
« - Je pourrais me libérer l’après-midi, on visitera un peu la ville. Ça nous fera de petites vacances. Attends, je regarde mon agenda.

Je suis heureux, demain on mettra les choses au clair, je me suis fait du souci pour rien. Quel idiot ! Je ne pourrais même pas le lui dire de peur de passer pour un affreux jaloux. Pourquoi son patron irait-il la voir tous les mercredis ? C’est absurde.
« - Mon chéri ?
« - Oui je suis là. Alors ok pour demain ?
« - Ben justement, y-a un hic. J’ai une réunion tout l’après-midi, et le soir nous recevons des clients étrangers, le directeur m’a demandé de les accompagner au restaurant. Ça tombe mal, je regrette, pour une fois que tu pouvais te libérer.
« - Tant pis, le travail avant tout.
« - … Si tu savais comme je suis déçue.
« - Et moi donc, si tu savais.
« - Je te fais de grosses bises, dors bien mon amour.

Déçu, c’est peu de le dire. Maintenant j’en suis certain, elle me trompe, il viendra demain.

Ma décision est prise, nous serons deux.

Le lendemain, je saute dans la navette Air France pour Toulouse. Posté dans un café face à l’immeuble hébergeant les bureaux où travaille Corinne, je ne suis même pas surpris de voir son patron arriver à midi. Ils ressortent quelques minutes après, main dans la main pour aller dans le restaurant du coin de la rue. J’ai le temps de prendre quelques photos, avant qu’ils ne retournent travailler.

Je continue mon observation tout l’après-midi. Pour passer le temps, petit coup de fil à Corinne, juste un petit bonjour, elle semble ravie que je l’appelle, mais elle n’a pas trop le temps :
« - Rappelle-moi ce soir mon amour, avant de te coucher, je te raconterais ma soirée.

Quelle traîtresse !

Son patron n’est toujours pas ressorti, va-t-il passer la nuit avec elle ? Mon avion pour Paris est à 21h. La mort dans l’âme, je suis obligé de partir sans savoir.

Je fulmine. Non impossible, je ne peux pas y croire, pas Corinne, après autant d’années de mariage. En une fraction de seconde, je réalise que je ne pourrais plus vivre avec elle.

A l’aéroport, tandis que j’attends qu’une hôtesse appelle les voyageurs pour Paris, je le vois arriver en courant suivi de ma femme essoufflée. Le temps de valider son billet, elle se jette dans ses bras et l’embrasse langoureusement. Ma gorge se noue. Un réflexe, je complète ma série de photos.

Ils n’ont pas eu le temps d’aller chez elle, c’est donc dans les bureaux qu’ils… sûrement comme à Paris.

Dans l’avion, malgré la foule, je vois quelques rangées devant moi le crâne de celui qui vient de s’envoyer en l’air avec ma femme.
La boule au creux de mon estomac est toujours présente.

Arrivé chez nous, j’allume mon ordinateur pour faire quelques recherches. Une mine d’or, j’ai les noms de toutes les filiales du groupe dont celle de Toulouse, les chiffres d’affaires, mais surtout le nom et la photo de tous les dirigeants, même Corinne en tant que Directrice Adjointe. Lui fait partie du Comité de Direction, sa femme est au Conseil d’Administration, mais surtout je découvre avec intérêt que son beau-père est le PDG de la boîte.

J’en suis à me poser des questions sur cette famille et savoir comment tirer profit de ce que je viens d’apprendre, lorsque mon téléphone sonne, c’est Corinne :
« - Mon chéri, j’attendais ton appel.
« - Excuse-moi, je regardais un film à la télé. Je ne vais pas me coucher tout de suite. Et toi ma chérie, ta journée ? Ou plutôt ta soirée ?
« - Ouf ! Je suis crevée. Le restaurant était vraiment extra, il faudra que nous y allions ensemble. Je viens de prendre une douche, je vais me coucher.
« - Tu es dans quelle tenue, toute nue ?
« - Je ne me douche pas tout habillée, tu sais… viens près de moi, viens m’embrasser, viens me caresser…

Elle est insatiable. Elle a quitté son amant il y a à peine quelques heures, et là elle me joue le grand jeu. Je ne la reconnais plus.

Si je n’avais pas été témoin de sa traîtrise, je ne pourrais pas y croire.
« - Tu me manques, j’attends vendredi avec impatience. Comme d’habitude j’arriverais à Orly à 22 heures, tu viendras me chercher ?

J’arrive à peine à balbutier :
« - Bien sûr. Bonne nuit ma chérie, reposes toi bien.

Le week-end suivant, comme tous les week-ends, Corinne est redevenue la femme parfaite, elle s’occupe de Lucie, elle fait même un peu de ménage. Une fois notre fille couchée, elle se fait tendre, en regardant un film sa tête sur mon épaule.
Je ne bouge pas, mon esprit tourne à cent à l’heure. C’est un rêve ou un cauchemar, je ne suis pas fou, je l’ai bien vu. Je repense aux photos que j’ai prises.

Au lit, j’essaie de trouver une excuse, en vain. Petite baisse rapide qui ne nous satisfait ni l’un ni l’autre. Revenant de la salle de bain, elle se colle à moi, câline et me murmure amoureusement :
« - Ce n’est pas grave, l’éloignement nous bloque, on fera mieux demain.

La nuit suivante fut pire, décidément je ne peux pas faire semblant, pas comme elle.

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Lorsque je me retrouve seul après l’avoir accompagné à l’aéroport, je ne sais plus où j’en suis. Il va falloir se parler.

J’ai une idée. Mercredi le jour de son patron, je prends l’avion assez tôt. Surprise, à midi je la demande à l’accueil avec un grand sourire.
Elle descend dans le hall à ma rencontre, de loin je la vois affolée, mais très vite elle se reprend et me saute au cou :
« - Mon chéri, quelle bonne surprise !

Pas d’embrassade devant ses collègues. Nous montons dans son bureau pour me montrer comment elle est installée. Je fais durer sachant que la semaine dernière son patron est arrivé à la même heure, elle a l’air pressée :
« - Allons manger mon chéri.

Elle n’est pas très à l’aise en traversant le hall pour sortir, je la tiens par la main. Sans rien lui demander je l’emmène dans son restaurant habituel, elle semble gênée.

Son téléphone sonne, elle hésite une seconde et répond.
Échanges par monosyllabe, je devine que son amant est arrivé et s’étonne de ne pas la voir. Prenant de l’assurance, elle lui parle comme à un collègue :
« - Je suis partie déjeuner… Mon mari est passé me faire une surprise... Je ne repasserais pas au bureau cet après-midi, à demain.

Conversation banale pour prévenir un collègue. Mais je ne suis pas dupe. Son amant doit râler d’être venu pour rien.

Le repas est agréable, je retrouve ma femme, elle me parle de son travail, je la félicite pour sa promotion :
« - Tu es la meilleure. Je suis fier de toi.

Jouant les touristes, nous passons l’après-midi à visiter la ville rose, nous prenons un verre « en amoureux » sur la place du Capitole. Mais le temps passe trop vite, pas le temps d’aller à l’appartement, pas le temps de se faire un petit câlin…

Lorsque je prends l’avion du retour, j’aperçois son amant.

A l’arrivée, je m’approche de lui :
« - Monsieur bonjour, puis-je vous parler un instant ?
« - Qui êtes-vous ? Nous nous connaissons ?
« - Nous n’avons jamais été présentés.

Il est surpris, mon calme le rassure, nous nous asseyons devant un café.
« - Que désirez-vous ? Et d’abord qui êtes-vous ?
« - Je suis le mari de Corinne.

Sans un mot, je lui montre quelques photos sur mon téléphone. Il blêmit.
« - Ah ! Que désirez-vous ?
« - J’aimerais connaître vos intentions ?

Il marque un temps :
« - Il n’y a aucun sentiment entre nous, Corinne m’a toujours dit ne pas vouloir mettre son couple en danger. Que voulez-vous exactement ?
« - D’abord, mettre fin à votre petite relation.
« - Et ?
« - Je veux que ma femme rentre à Paris. Je vous demande de la licencier.
« - Vous savez, elle est très attachée à son travail, c’est une vraie professionnelle.
« - Tant pis pour elle.
« - Et si je ne veux pas le faire ?
« - Bien sûr que si vous le ferez. Sinon, je pense que votre épouse se fera un plaisir de le faire à votre place.

J’ai touché le point sensible :
« - Vous avez deux jours, avant le prochain week-end. Sans lui parler de notre discussion.
« - …
« - Bonsoir Monsieur.

Je me lève, et m’en vais, le laissant à ses réflexions.

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Je savais pouvoir compter sur la peur.
Le lendemain, Corinne reçoit un appel de Ludovic. Sans évoquer sa conversation avec moi, son patron lui demande de démissionner. Soi-disant sa femme sait tout, ses voyages à Toulouse n’étaient pas discrets, le week-end a été le déclencheur.

Comme prévu, je vais la chercher à Orly vendredi soir. Elle a l’air songeuse, je ne dis rien. A peine arrivée chez nous, elle s’effondre sur le canapé, les larmes retenues depuis longtemps sortent.
« - Qu’y a-t-il ma chérie ?

Elle m’annonce son licenciement. Elle ne peut pas me dire que c’est elle qui démissionne :
« - Restriction de personnel … gros problèmes financiers … mon poste est supprimé.
« - Et au siège à Paris ?
« - Mon ancien poste a été donné à une plus jeune que moi, ça leur coûte moins cher.

Hypocritement, je la console.

Ses larmes s’arrêtent de couler, c’est le moment :
« - Quand on joue avec le feu on se brûle.
« - Quoi ?
« - Tu n’as rien d’autres à me dire ?
« - …

Rien. Je lui montre sur mon téléphone les photos qui l’accusent. Elle n’en croit pas ses yeux, elle ouvre la bouche, aucun son ne sort.

Elle est effondrée, entre deux sanglots elle balbutie :
« - Que ? ... Comment ? …Quoi ?
« - Alors je suis cocu.
« - Pardon, mon chéri, pardon.

Que peut-elle me dire d’autres ? je continue :
« - Il y a trois ans, c’est à Londres que tu as épaté ton patron par tes capacités et ton talent.
« - …
« - Souviens-toi, ton premier déplacement professionnel, celui que tu as fêté jeudi par Skype.
« - Comment le sais-tu ?
« - Et le week-end dernier ? C’était lui ton dossier urgent ? Il était là, pour fêter votre anniversaire.

Corinne baisse la tête, elle ne nie pas.
« - Tu l’as emmené chez nous, dans notre lit ?
« - Non, pas chez nous… Nous sommes allés à l’hôtel, enfin une petite auberge à la campagne.
« - Comme c’est romantique. Quand je t’ai téléphoné, tu étais là-bas ?

Pas besoin de répondre, son trouble me suffit :
« - 3 ans que je suis cocu, 3 ans de tromperie, de mensonges. Je ne te suffisais pas ?
« - J’ai toujours été heureuse avec toi, tu m’as toujours comblé. A Londres, l’ambiance, le dépaysement, je ne savais plus ce que je faisais, j’ai perdu la tête. A Paris, il m’a relancé, je n’ai pas dit non.
« - Pourquoi ?
« - ça ne s’explique pas. Avec lui, c’est plus direct, plus bestial. Je suis devenue accro, impossible de refuser, c’était contre ma volonté, contre toute logique.
« - Trois ans… c’est plus qu’un simple dérapage. Tu l’aimes ?
« - Non, il n’y a aucun sentiment entre nous. C’est toi que j’aime.
« - Pourquoi ne pas être restée à Paris, c’était plus simple pour vous ?
« - …
« - Pourquoi cette promotion ?
« - Ce n’est pas vraiment une promotion… sa femme l’a appris, c’est elle qui a pris la décision de m’éloigner.
« - Elle aurait pu te licencier, tu n’aurais rien pu dire.
« - Sa femme est très pragmatique. Elle n’a pas voulu se séparer de moi, je dois être une bonne collaboratrice… pour elle boulot, boulot. Mais Ludovic est venu me retrouver.

Je comprends mieux sa réaction, après notre petite conversation à Orly.

Je la regarde durement :
« - Tes valises sont prêtes, tu peux partir quand tu veux, tu n’es plus ma femme.
« - …
« - Retourne à Toulouse, je te laisse te débrouiller pour ramener tes affaires.
« - Quoi tu veux me quitter ?
« - Tu m’as trompé, humilié, trahi. Je ne veux plus te voir.
« - Et Lucie, tu y penses ? Elle est encore jeune, elle a besoin de nous, de toi comme de moi.
« - J’y ai pensé, elle comprendra, car j’espère que tu lui diras la vérité, que tu me quittes pour suivre un autre homme.
« - …
« - Je saurais très bien m’occuper de Lucie, mes parents m’aideront. Je demande sa garde.
« - Tu ne vas pas me l’enlever.
« - C’est un peu tard pour y penser.

Trois ans c’est long. Elle avait détruit tout l’amour que j’avais pour elle.

En revenant de Toulouse, elle a compris ma détermination. Elle va s’installer chez une amie célibataire, compatissante. Elle n’a pas dû lui dire la vérité, les hommes sont tous des salauds, c’est bien connu.

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Intuition féminine, l’épouse de Ludovic, surprise de la démission de Corinne, contacte le directeur de la filiale de Toulouse. Face à l’insistance du grand patron, il ne peut que reconnaître les visites de Ludovic dans son établissement, essayant bien maladroitement de les justifier par des problèmes techniques. Mais l’analyse rapide des notes de frais de son mari confirme s’il en était encore besoin, que Ludovic n’a pas respecté les termes de leur accord.
L’explication est des plus orageuses.

Fidèle à sa promesse, elle décide d’éloigner définitivement son mari, de Corinne et d’elle- même. Pas seulement en l’envoyant dans la chambre d’amis.

L’entreprise se développant à l’international, elle nomme Ludovic directeur de la branche africaine basée à Douala au Cameroun. Pour ceux qui ne connaissent pas l’Afrique, Douala est en zone équatoriale, le climat est chaud et humide pour ne pas dire très chaud et très humide. Ludovic a du mal à s’y adapter.
Très vite, il adopte les habitudes de beaucoup d’expatriés, le whisky et les femmes, malheureusement pas toujours de très bonne qualité. Je ne parle pas du whisky.

Quelques mois de ce régime, il est pris d’une forte fièvre, que les médecins attribuent à un moustique particulièrement virulent en cette saison, jusqu’à ce que ces joyeuses doublent de volume et que son engin ne réponde plus à ses sollicitations régulières. Les médecins diagnostiquent alors une bonne chtouille, terme trivial pour désigner une sévère MST lorsque l’on n’y connaît rien. Seule certitude, il l’a attrapé entre les cuisses d’une demoiselle, mais laquelle ?

Il est décidé de le rapatrier à Paris. A l’arrivée, ayant des difficultés à marcher, une ambulance le conduit directement dans un hôpital spécialisé de la région.

Son épouse ne veut plus le voir, il est licencié sans autre forme de procès. Grâce à un cabinet spécialisé, elle avait déjà trouvé la perle rare pour le remplacer.

Au bout de deux semaines, les médecins constatent une nette amélioration. Avant sa sortie, Ludovic décide de téléphoner à Corinne pour savoir si elle est toujours dans les mêmes dispositions à son égard. Elle ne l’est plus.

Même si elle se sent fautive, c’est lui le responsable de tous ces malheurs. Ne connaissant rien de son épopée africaine, c’est un peu sèchement que Corinne lui fait comprendre qu’elle ne désire plus le recevoir dans son bureau le mercredi après 19 heures, ni un autre jour d’ailleurs.

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La date de passage devant le Juge approche, je suis un peu anxieux, j’ai perdu ma femme, je ne veux pas perdre ma fille.

Devant le Juge des Affaires Familiales, Lucie a l’air renfrogné, l’adolescence est une période difficile à vivre. Que pense-t-elle ? M’en veut-elle de me séparer de sa mère ?

La lecture des attendus par le juge est lente et fastidieuse. Tout est réglé, reste le délicat problème de la garde de notre fille.
Corinne a demandé la garde, moi aussi. Elle aime Lucie autant que moi. Elle a beau être une salope qui ne respecte rien, c’est une bonne mère, je n’ai jamais rien eu à lui reprocher.

Le juge s’adresse à Lucie :
« - Mademoiselle, vos parents conservent tous les deux l’autorité parentale. Vous pouvez passer la moitié du temps chez chacun d’eux ou choisir celui avec qui vous voulez-vous rester. Vous m’avez bien compris…Qu’avez-vous décidé ?

Lucie baisse la tête, le menton sur sa poitrine, le regard fixe. Elle hoche la tête, et d’une voix monocorde :
« - Je ne veux plus voir ma mère, je ne veux pas aller chez elle. Je veux rester avec mon père.

Elle tourne la tête vers moi les yeux embués de larmes :
« - Si tu veux bien papa.

L’émotion me noue la gorge. Je ne suis pas le seul. Sa mère se lève et s’adresse directement à elle :
« - Lucie, je veux te garder avec moi. Je t’aime ma fille.
« - Moi je ne t’aime plus… Je ne veux plus te voir après ce que tu as fait à Papa. Tu n’es qu’une salope.

Après un silence pesant, juste entrecoupé par les reniflements de Corinne, le juge m’accorde la garde exclusive de Lucie. Corinne aura droit à un week-end sur deux et la moitié des vacances, si Lucie donne son accord.

Corinne est effondrée, elle a foutu en l’air notre couple, elle a perdu son travail, maintenant elle perd sa fille.

Lucie s’en va vite rejoindre ses copines qui l’attendent à la sortie du tribunal, sans un regard pour sa mère, sur un simple :
« - A ce soir Papa.

Corinne vient me voir, les yeux rouges. Elle est encore sous le choc des réflexions de sa fille. J’ai presque envie de la plaindre.
« - Tu as gagné, j’ai perdu Lucie.
« - Moi je t’ai perdu. Tu aurais pu penser que tu ne trompais pas que moi, quelle image peut-elle avoir de sa mère.
« - J’ai honte.
« - …
« - Maintenant, dis-moi, comment as-tu su ?

Alors, je lui raconte le cinéma, ses collègues, le Skype, le déplacement à Londres, les visites à Toulouse le mercredi.
« - J’ai eu du mal à le croire, je te faisais une telle confiance. Et puis le doute, c’est terrible le doute… Je suis venu un mercredi et je vous ai vu. Si la terre s’était ouverte sous mes pieds, ça n’aurait pas été plus terrible.
« - Excuse-moi, je n’ai jamais voulu te faire souffrir.
« - Souviens-toi, le week-end suivant à Paris, je n’ai pas pu te toucher, notre nuit a été catastrophique. C’est ce jour-là que j’ai compris que c’était fini entre nous.
« - C’était donc ça, je regrette, on était tellement bien tous les deux. Je n’ai jamais rien eu à te reprocher. J’ai tout gâché.
« - L’as-tu revu depuis ? Envisagez-vous de vous mettre ensemble.
« - Non, je ne l’aime pas, et sa femme ne veut pas divorcer.
« - Lui non plus. Sa situation dépend d’elle. D’ailleurs, elle n’a jamais su qu’il te retrouvait à Toulouse.
« - Quoi ?

Alors je lui raconte le dernier mercredi, celui que nous avons passé ensemble, le retour et la discussion à Orly avec son amant, en omettant de dire que je suis à l’origine de sa démission.
« - Le salaud, il m’a à partir uniquement pour se protéger.
« - Tout ça c’est le passé.
« - J’aurais préféré que tu ne le saches jamais. Nous étions heureux.
« - …
« - Tout est de ma faute. J’espère qu’un jour tu me pardonneras, et que Lucie ne m’en voudra pas trop longtemps.
« - Je le souhaite aussi, tu as toujours été une bonne mère, à cet âge les réactions sont extrêmes.

On se quitte en se faisant la bise. Vers quel avenir ?

Je me sens un peu seul en rentrant chez nous, enfin chez moi.
Lucie ne rentre pas tard. Pendant le dîner, elle se confie, les mots sortent péniblement, Lucie en veut à sa mère de m’avoir fait souffrir, elle m’a vu pleurer plusieurs fois le soir quand je me croyais seul.
Elle jure de toujours me protéger, excès de la jeunesse, fougue de ses 15 ans. Je la serre dans mes bras.

Je savais à quoi je m’engageais, je savais ce que je devrais sacrifier pour elle, mais Lucie c’est ma princesse.

---o O o---

Une fois la paperasse administrative du divorce liquidée, il a fallu s’organiser. J’avais mon travail, Lucie était encore jeune, sa dernière année de collège. Tous les jours, elle rentrait sagement à la maison, attendant mon retour.
Parfois elle préparait un petit repas que nous prenions ensemble, prétexte à refaire le monde, elle aimait ces discussions qui ne finissent jamais.

Je lui consacrais tous mes temps libres, jouer avec elle, m’occuper de ses devoirs… Je soufflais un peu lorsqu’elle passait du temps chez mes parents ou chez ceux de Corinne, elle adore ses grands-parents.

Lucie est devenue une belle jeune fille, je suis passé de papa poule à papa grand frère, et à papa confident.

Sa réussite au lycée m’apportait la joie légitime de tous les parents, et je regardais avec un œil attendri les petits copains qui tournaient autour d’elle, attendant avec anxiété le jour où elle me présenterait celui qui me remplacerait dans son cœur.
Nous n’en étions pas encore là.

Mais…
Il y a toujours un mais.
Je commence à vieillir… Je suis devenu un homme mûr comme on dit, un peu effrayé par l’avenir, par mon avenir.

J’ai bien eu quelques aventures, sans lendemain.
Je viens de faire la connaissance d’une jeune femme, Bernadette, son mari s’est tué dans un accident de la route. Nos solitudes se sont rencontrées à la médiathèque de la ville, autour d’un livre. Nous nous sommes revenus, nous nous sommes plus.

J’en ai assez de devoir la rencontrer en cachette, de peur de choquer Lucie. Un soir, après nous être aimés, nous décidons de ne plus nous quitter. Il me faut l’accord de Lucie, sinon entre ma fille et Bernadette, je n’hésiterais pas.

C’est décidé, aujourd’hui, nous allons lui parler. Quand elle rentre à la maison, Bernadette est assise dans le salon devant une tasse de thé. La tenant par la main, je dis simplement :
« - Lucie, je te présente Bernadette.

Ma fille a compris, pas besoin d’un long discourt.
« - Tu ne dis rien ?

Après avoir détaillé Bernadette, elle s’approche de moi, me fait une bise :
« - Papa, tu as le droit d’être heureux.

Je lui réponds par un sourire. Ma fille est merveilleuse.

Elle s’approche de Bernadette :
« - Bienvenue chez nous Bernadette. Je vous souhaite beaucoup de bonheur avec mon père.

Et lui fait la bise.

Puis la regardant droit dans les yeux :
« - Mais, si un jour vous faites souffrir Papa… je vous tue.

---o O o---

Et Corinne me direz-vous.

Corinne a trouvé rapidement un poste d’assistante dans une petite entreprise de la banlieue parisienne.
Ne voulant pas renouveler les erreurs passées, elle tenait à distance tous les cadres, y compris son nouveau patron, mais a répondu aux avances du banquier de la société, avec qui elle avait négocié un prêt pour l’agrandissement des locaux.

Un peu plus âgé qu’elle, veuf depuis quelques années, il était papa de deux s sensiblement du même âge que Lucie. Ils se mirent rapidement en ménage, ce qui lui évita de chercher un appartement à proximité de son lieu de travail.

Les plaies finissent toujours par cicatriser. Depuis un an, Lucie a accepté de revoir sa mère. Le premier week-end, elle a pu faire connaissance avec son frère et sa sœur. A la rentrée suivante, ils se retrouvèrent tous les trois à la Fac. Inséparables, ils décidèrent de partir ensemble aux sports d’hiver.

Corinne, heureuse avec son banquier, regarde avec tendresse cette nouvelle fratrie. Sans oser se l’avouer, elle espère toujours que Christophe lui pardonnera un jour.

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